Image et iconoclasme en occident.
Qu’est-ce que l’Image ? C’est ce qui se produit en chacun de nous en fonction des éléments constitutifs et immuables de l’humain associés à une culture, à une histoire personnelle, au quotidien. Nous sommes des créateurs infatigables d’ Images qui apportent les explications aux interrogations nous dépassant. Nous avons donc besoin d’elles.
Cependant la civilisation occidentale a développé une originalité : l’iconoclasme. Déjà Platon traitait les mythes d’histoires de bonnes femmes. Les Images ont été petit à petit évincées par la rationalité qui a donné naissance aux Lumières et a triomphé avec le positivisme du 19e siècle. « Je ne crois pas aux anges, affirme alors le chirurgien Claude Bernard parce que je n’en ai jamais rencontrés sous mon scalpel ».
Besoin d’Images et représentation.
Mais le besoin d’Images de l’être humain demeure. Nos pères y ont répondu avec le moyen consenti par l’iconoclasme : la technique. Ce furent la peinture, la photographie et le cinéma. Jamais une civilisation n’a autant figuré que la nôtre. Au passage, l’Image a glissé au rang de représentation qui montre, d’image. Pour autant, elle parvient encore à des degrés divers à se faufiler à travers elles. La civilisation occidentale n’est donc pas sans Images, loin s’en faut. A l’instar de toute civilisation, elle repose sur celles qui la dynamisent tandis que leur redoutable vivacité évincée par la rationalité prouve à travers nos comportements, nos croyances et nos manières d’agir l’impératif besoin que nous avons d’elles. C’est le grand paradoxe occidental.
La raison qui tranche et sépare continue à vouloir se défaire de l’imaginaire sans jamais pouvoir s’avouer qu’elle se met en danger. En fait, l’iconoclasme ne peut pas éradiquer les Images puisque sa propre architecture en dépend. Mais lui et la rationalité scient progressivement la branche qui les porte. Serait-ce l’explication au malaise de notre civilisation ?