La part du Diable

Le détail anodin dès qu’il accroche le regard en dévoie la lecture conventionnelle. Tout à coup l’assurance de l’ordinaire se met à vaciller. Bien évidemment, le détail anodin est désordre et transgression. Ne dit-on pas que le diable est dans le détail ? A fortiori le détail anodin.

Il nait dans l’instant ou épanouit lentement son espièglerie. Il peut ne durer qu’une poignée de secondes ou se lover dans l’habitude jusqu’à être détruit par un inconscient. Jamais intentionnel comme la machine à coudre posée sur une table de dissection avec qui il a cependant une parenté, il peut parfois donner l’impression de s’être échappé de l’esprit d’un père Ubu entrechoquant deux réalités. Certains parleraient de tensions. Je préfère y voir une discrète ironie déchirant la grande homogénéité silencieuse de notre rapport au monde. Elle est la faille ouvrant sur une révélation, une interrogation, une connivence en une respiration de plaisir, de bonheur et de liberté.

Toujours en cours.

« de 2 »